lundi 7 janvier 2013

Genesis - 4 long songs


Genesis est un groupe protéiforme, qui tel Janus, dieu de la mythologie romaine, présente deux visages distincts selon la manière dont on le regarde.

Genesis c'est d'abord deux époques, deux périodes totalement différentes. La première époque (1967-1975), avec Peter Gabriel, où le groupe évolue dans un rock progressif qui navigue entre ésotérisme et surréalisme post 60's. Les chansons sont longues, alambiquées et techniquement complexes. La personnalité exubérante de Gabriel et son comportement étrange sur scène sont de parfaits vecteurs pour la musique que compose alors le groupe.


Mais dès le milieu des 70's, comme tout groupe, Genesis évolue et sa musique prends alors une autre direction. C'est le 'divorce' avec Peter Gabriel et l’ascension de Phil Collins au poste de frontman et, petit à petit, de leader du groupe. Cette deuxième période (1975-2007), verra le groupe se concentrer sur des chansons plus pop, des compositions plus courtes et immédiates ; et le succès sera au rendez-vous, propulsant alors le groupe dans les rangs des 30 artistes/groupes ayant vendu le plus d'albums de toute l'histoire.

Alors on peut simplifier et se dire : Genesis 1ere époque, c'est du prog ; et Genesis 2eme époque, c'est de la pop. Comme toute affirmation facile et rapide il y a bien sûr une part de vérité, mais in fine c'est un peu plus compliqué que ça. En fait, malgré une succession d'albums où les singles qui seront extraits se feront de plus en plus pop et mainstream, le groupe continuera inlassablement à composer des chansons plus longues, plus complexes, dignes héritières des racines progressives qui l'ont vu naître.

Bien évidement ces titres ne passeront pas à la radio et ne seront pas retenus par la postérité et les charts ; mais le groupe ne les oubliera pas pour autant, et chaque concert sera l'occasion pour celui-ci de montrer ses deux visages en partageant son temps de scène entre ces deux aspects de sa musique : des hits courts et de longues compos progs et épiques.

Seulement voilà, ces chansons là sont mes préférées, et de loin ! Alors oué, j'adore écouter un Invisible Touch ou un Land of Confusion (regardez absolument la vid, elle est juste énorme!) et tout un tas d'autres singles à succès du groupe ... mais ces compos plus complexes sont vraiment celles qui m'attirent le plus.

Alors voilà ce que je vais faire ^^ Je vous en ai sélectionné 4, mes 4 préférées, issues de différents album. A chaque fois je vais faire une présentation rapide de la chanson et de son contexte ; et je link ensuite une vidéo en concert, parce que c'est vraiment la meilleure manière de profiter de ces chansons qui sont littéralement 'taillées' pour le Live. Let's go !
 
1 - In the Cage (sur l'album The Lamb Lies Down on Broadway - 1974)


Originellement, la chanson est interprétée par Peter Gabriel sur le dernier album où il collabore avec le groupe, mais j'ai choisis ici une version Live avec Phil Collins au chant. C'est aussi la seule chanson où je ne vais pas link une vidéo étant donné que je n'en trouve aucune qui rende réellement hommage au titre, soit le son est pourri, soit le groupe manque de pèche pour l'interpréter (flagrant sur les derniers concerts où ils la jouent vraiment lentement ... c'est qu'ils n'ont plus vingt ans les papys).


Pour le contexte de la chanson : elle est issue d'un album concept qui nous raconte les aventures de Rael, jeune New Yorkais d'origine portoricaine, et de son voyage dans des mondes fantastiques. Pour le reste, je cite Wikipédia :

" Rael vient donc juste de se réveiller. Il est dans une sorte de grotte. Il a envie de vomir. Il ne sait toujours pas où il est et ce qu'il fait là. Les stalactites et les stalagmites de la grotte se resserrent autour de lui formant une prison de laquelle il ne peut sortir. En dehors de la cage de pierre, il voit son frère John. Il l'appelle au secours, mais John ne vient pas l'aider. La cage se resserre toujours plus. Au moment où il ne va plus pouvoir respirer tellement il est opprimé, la cage disparaît. "

Genesis - In the Cage [Live]



... Must tell myself that I'm not here.
I'm drowning in this liquid fear.
Bottled! A strong impression,
My distortion shows obsession
In this cave.
Get me out of this cave!


2 - Home by the Sea (sur l'album Genesis - 1983)

Home by the Sea est une compo en deux temps. La première partie est une chanson de structure classique qui raconte l'histoire d'un cambrioleur qui se faufile la nuit dans une vieille maison près de la mer et qui découvre avec horreur que l'endroit est hanté par les fantômes de ceux qui y ont vécu et sont désormais prisonniers de ces lieux pour l'éternité. La deuxième partie est un long instrumental qui étire le thème principal du titre et le fait évoluer jusqu’à sa conclusion. J'adore le côté atmosphérique de la musique et la tristesse qu'évoque cette histoire d'âmes perdues.

... Help us someone, let us out of here
Living here so long undisturbed
Dreaming of the time we were free
So many years ago ...
Before the time when we first heard :
" Welcome to the home by the sea "


 3 - Domino (sur l'album Invisible Touch - 1986)

Pendant longtemps Domino a été un mystère pour moi. J'adorais cette chanson, mais les paroles me laissaient dans une totale interrogation. La chanson est divisée en deux parties, la première commence doucement, ça parle de séparation, d'une sensation de solitude et de manque ; d'autres personnes qui seraient responsables de tout cela, mais elles ne sont pas nommées. La deuxième partie déboule dans un déchaînement de violence et là ça part dans tous les sens, du sang, des rivières de sang, des corps qui se dissolvent et disparaissent ; et cette sensation horrible d'être juste un domino, celui qui sera le prochain sur la ligne à tomber.

Des années à me demander de quoi parlait cette chanson, jusqu’à cette interview où Tony Banks explique qu'il a écrit cette chanson en pensant à la guerre civile au Liban ... et là toutes les paroles s'éclairent soudain d'une bien affreuse clarté.


... Do you know what you have done?
Do you know what you've begun?
Do you see we shall never be together again?
Lonely people, empty rooms,
Pointless violence, silent tombs.
How could it be that we shall be together again?

In silence and darkness
We held each other near that night
We prayed it would last forever.

Blood on the windows
Millions of ordinary people are there
They stare at the scenery
They act as if it is perfectly clear
Take a look at the mountains
Take a look at that beautiful river of blood.

The liquid surrounds me
I fight to rise from this river of hell
I stare round about me
Children are swimming and playing with boats
Their features are changing
Their bodies dissolve and I am alone.

Now see what you've gone and done ...


 4 - Driving the last spike (sur l'album We Can't Dance - 1991)

Dans un registre totalement différent, Driving the last spike nous narre la constructions des chemins de fer en Angleterre à la fin du dix-neuvième siècle. Comment ces hommes, simples ouvriers, quittaient leurs foyers et partaient affronter des conditions épouvantables pour juste faire leur métier. Bien peu en revenaient, car les accidents étaient nombreux dans les tunnels ; et si les trains roulaient tranquillement après, c'était aussi un peu sur le sang de ces 'héros ordinaires' et les larmes de ces familles déchirées. Pour de multiples raisons, une chanson qui me touche beaucoup.


... but I can hear my children's cry
I can see the tears in their eyes
Memories of those I've left behind

They still ringing in my ears
Will I ever go back again
Will I ever see her face again
Cos' I'll always remember that night
As they waved goodbye to their fathers

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